Journal d’un civil (150) Les nouvelles

Lundi 4 mars.

Ce week-end, à cause d’un petit virus qui s’est invité chez nous, je n’ai pas eu l’occasion de faire la revue de presse hebdomadaire qui me permet de reprendre le fil de l’actualité après shabbat. J’ai néanmoins noté un certain nombre de nouvelles depuis quelques jours dont il me paraît intéressant de conserver une trace.

Elections en Iran pour renouveler le parlement et le conseil des experts. On a vu notamment une vidéo de l’ayatollah Khameini donner son passeport et signer d’une main peu assurée. Participation : 41% selon l’agence Reuters, le taux le plus bas depuis le début du régime, en 1979. Ce qui n’a pas empêché le compte twitter officiel de Khameini de féliciter les Iraniens en écrivant : « Je remercie le peuple iranien d’être venus aux urnes. Leur action, c’est le djihad. Pourquoi ? Parce que depuis un an, les ennemis du peuple iranien du monde entier ont essayé de décourager les gens de participer aux élections. La participation du peuple aux urnes était un geste épique. »

Le hamas a publié une nouvelle vidéo de « guerre psychologique ». C’est la troisième du style. Elles montrent des otages, sans qu’il soit possible de les dater précisément, qui parlent en général à la caméra ou qui sont soumis à des tortures psychologiques. Ce sont des outils de terreur et de propagande : il a été demandé de ne pas les relayer, afin de désamorcer leur effet.

Deux tremblements de terre ont eu lieu dans la région : 6.2 au Yemen et 4,9 à Bandar Abbas, l’un des principaux ports iraniens. (Le Moyen Orient est une région fortement sismique, je consacrerai une entrée à ce sujet pour expliquer le point de vue israélien un jour prochain).

Il semble que Nasrallah, le chef du hezbollah, pense à sa succession. Une vidéo de son fils, en train d’étudier des textes religieux, circulent sur les réseaux liés à l’organisation terroriste. Il s’appelle Muhammad Mahdi.

En mer rouge, trois câbles Internet reliant la péninsule arabique ont été sectionnés par les houtis, ce qui affecte un quart du trafic circulant à cet endroit. Les lignes sont essentielles pour la circulation des données entre l’Asie et l’Europe.

Le mois de ramadan approche. L’administration Biden semble fixée, depuis quelques semaines, sur l’idée que la guerre doit s’arrêter à ce moment-là. Biden a encore déclaré récemment : « J’espère que nous parviendrons à un accord de cessez-le-feu avant le Ramadan, nous y travaillons dur mais nous n’y sommes pas encore. »
Selon AAE, le plan américain tournerait autour de l’idée que « La paix à Gaza pendant le Ramadan qui conduira à des négociations pour un accord significatif au Liban et ensuite à des pressions pour poursuivre la paix à Gaza. »
A propos du mois de ramadan, l’un des dirigeants du hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré fin février : « J’appelle les Arabes d’Israël, les Arabes de Jérusalem-Est et les Arabes de Cisjordanie à venir en masse à la mosquée Al-Aqsa et à y rester à partir du premier jour du mois de Ramadan. »
Les Américains semblent considérer que le mois de ramadan est un mois propice à la paix : en Israël et dans la région immédiate, c’est plutôt l’inverse. Tout le monde s’attend, comme chaque année, à une intensification de la violence et des attentats de la part des islamistes. Et de la guerre, côté hamas.

Ce qui fait le lien avec le dernier sujet, celui de la négociation en cours à propos d’un cessez-le-feu potentiel qui permettrait un échange d’otages contre des prisonniers détenus en Israël.

Bruria Efune, dans son compte-rendu quotidien, résume ainsi la situation :

« On ne sait pas encore très bien où en sont les négociations. Le Hamas a jusqu’à présent rejeté les propositions présentées par les négociateurs et acceptées par Israël, et refuse de fournir une liste d’otages qui seront rendus vivants dans le cadre d’un accord. Il insiste également sur la libération de certains archi-terroristes qui constituent une ligne rouge pour Israël.
« Certains soupçonnent Sinwar de vouloir que la guerre se poursuive pendant le Ramadan et de miser sur les Palestiniens de Judée et de Samarie pour qu’ils se joignent aux émeutes, en espérant que le Hezbollah s’y mette aussi. Sinwar a déclaré qu’il souhaitait que les FDI entrent dans Rafah, parce que les nombreuses victimes civiles seraient un bon argument pour le Hamas.
« D’autres disent que le Hamas voit qu’il est en position de force et qu’il va tenter d’obtenir tout ce qu’il peut, et n’acceptera un accord qu’à la toute dernière minute avant le Ramadan. L’une des demandes dangereuses du Hamas est le retour des civils de Gaza dans le nord de la bande de Gaza, ce qui permettrait au Hamas de s’implanter à nouveau dans la région. »

Dernière information intéressante : la Jordanie vient de demander à renouveler l’accord concernant l’eau, signé en 2021, et expirant en mai. Initialement décidé en 94, lors des accords de paix entre les deux pays, il consistait pour Israël à donner 50 millions de mètres cube d’eau en échange d’électricité. Les Jordaniens, ayant eu d’urgents besoin en eau, ont demandé en 2021 que les Israéliens fournissent le double : 100 millions de mètres cube. Les Israéliens travaillent en coulisse pour renouveler l’accord, en échange de quoi les officiels Jordaniens devraient modérer leurs propos, largement débridés depuis le 7 octobre, restaurer des relations complètes entre les deux états et échanger à nouveau des ambassadeurs. La diplomatie de l’eau est très importante dans la région, et Israël bénéficie d’un vrai avantage : affaire à suivre.