Comprenant que le statut de Pluton était sur le point de flétrir, deux forces principales ont essayé de s’opposer à son changement de statut. D’une part Clyde W. Tombaugh, le scientifique qui avait découvert Pluton. L’octogénaire continuait à suivre les découvertes dans son domaine d’expertise, et, il avait compris que la découverte de la ceinture de Kuiper et des objets qui la composaient allait remettre en question la classification de Pluton. Il proposa qu’on la considère comme la neuvième planète, par définition et de façon définitive, en lieu et place de la mystérieuse planète X, qui elle n’existait pas. La nomenclature s’arrêterait là, et tout ce qui viendrait après pourrait avoir un autre nom. En d’autres termes, il proposait une définition extensive du mot planète, une liste close qui s’achèverait par l’astre qu’il avait découvert.
Lire la suite « Pluton n’est plus une planète (2/2) »Pluton n’est plus une planète (1/2)
La rectification des noms se dissimule parfois dans les endroits les plus inattendus. Elle a été mise en œuvre, quoique de façon très controversée, au début des années 2000, par la communauté scientifique, lorsque celle-ci s’est demandée si Pluton était une planète. Le plus étonnant ? Jusque là, personne ne s’était tout à fait posé la question de savoir ce qu’était exactement une planète.
L’homme par qui la controverse est plus ou moins arrivée, et qui a ensuite contribué à la trancher, a écrit un livre sur la question, dans lequel il relate les différentes péripéties de l’histoire. L’occasion de voir la rectification des noms à l’œuvre, in situ.
Lire la suite « Pluton n’est plus une planète (1/2) »Le corbeau et le fromage
Maître Corbeau sur un arbre perché… Maître Renard, par l’odeur alléchée… L’histoire vaut bien un fromage, et elle est connue. Mais l’est-elle vraiment ?
Car la manière dont on entend ce type d’histoire, lorsqu’on est enfant, est parfois différent de la manière dont on les entend lorsqu’on est adulte. Une relecture des classiques s’avère toujours payante.
Lire la suite « Le corbeau et le fromage »Bienvenue à Wokeville (3) – La culture
En novembre 2018, je suis parti vivre dans le Massachusetts pour des raisons familiales. J’ai emménagé dans l’ouest de l’état, une zone un peu enclavée, bien loin de Boston et de la mégapole de la côté. J’ai vécu six mois dans une ville qui avait été un centre extrêmement important de la région jusque dans les années cinquante, et six mois dans une petite ville que je ne nommerai pas ici explicitement, et que j’appellerai Wokeville.
Pendant cette année-là, j’ai vécu dans un monde que je n’imaginais pas exister, une sorte d’univers parallèle totalement surréaliste, une des villes dans lequel le mouvement woke s’épanouit à l’état chimiquement pur.
Wokeville est une petite ville universitaire de l’ouest du Massachusetts. Son college fait parti d’un réseau d’institutions d’éducation supérieure qui sont disséminées dans trois quatre ville environnantes.
Qui dit universités, dit, entre autre, un réseau d’institutions culturelles en générales et livresques en particulier. Et pour nous qui sommes des amoureux des livres, cela ressemblait à une promesse de paradis. (Lorsque nous avons déménagé pour revenir en Israël, le poids du cadre s’élevait à 2.5 tonnes, dont 1.5 tonnes de livres !)
Petite visite édifiantes des lieux.
Lire la suite « Bienvenue à Wokeville (3) – La culture »Emergence du thé 2/2
Suite de notre étude sur le sens du mot thé. Article réalisé en partenariat avec l’excellent site www.tea-masters.com , du non moins excellent Stéphane Erler, qui propose une sélection des meilleurs thés de Taiwan et de Chine.
Etait-ce plus simple en Chine ? Rien n’est moins sûr. Le mot, comme le caractère, a également mis du temps avant d’être stabilisé.
Le caractère que l’on emploie aujourd’hui (茶) n’apparaît qu’à l’époque Tang (618-907), période où le thé prend réellement son envol, pour se diffuser à la fois dans la Chine continentale et dans les régions limitrophes.
Ce caractère est l’altération du caractère 荼 (la différence se trouve dans l’un des traits horizontaux), dont le sens est sinon mystérieux, du moins ambigu. Le plus vieux dictionnaire portant sur les caractères dont nous disposons, le Erya (爾雅, simplifié 尔雅), une œuvre que l’on date du troisième siècle avant notre ère, utilise trois fois le caractère.
Lire la suite « Emergence du thé 2/2 »Emergence du thé (1/2)
L’article de cette semaine est en partenariat avec l’excellent site www.tea-masters.com, du non moins excellent Stéphane Erler, qui propose une sélection des meilleurs thés de Taiwan et de Chine.
Il y a des mots qui paraissent d’une telle banalité qu’on ose à peine se demander ce qu’ils signifient. Et ça n’est qu’au détour d’un texte parfois un peu ardu qu’on se rend compte que la manière dont il est employé est inhabituelle. On fronce les sourcils, on relit, on réfléchit un peu, et voilà qu’on découvre que ce mot usuel n’était pas si évident. Il perd tout d’un coup de sa transparence, et se retrouve plein et entier, comme neuf à l’oreille de celui qui l’utilise.
Le mot « thé » m’a fait cet effet. Je pensais connaître sa signification. Pire, je ne m’étais jamais vraiment interrogé sur celle-ci. Le thé était une évidence linguistique autant que gustative. Mais c’est en lisant Proust que j’ai tiré le premier fil qui m’a fait dire que peut-être le mot n’était pas aussi simple qu’il y paraissait.
Lire la suite « Emergence du thé (1/2) »Les blogs, c’était mieux avant
Dans le cadre de notre série de billets intitulés « c’était mieux avant », aujourd’hui : les blogs, c’était mieux avant.
Pourquoi ?
Lire la suite « Les blogs, c’était mieux avant »Culture et politique, politique et culture
Je vois souvent passer, depuis le dernier cycle électoral français (présidentielle de 2022) des articles et des messages qui tournent autour du thème suivant : « ne vous laissez pas emberlificoter l’esprit. Vous vous enflammez pour le sujet x, mais le sujet x n’a aucun intérêt. C’est juste du divertissement : pendant ce temps-là, on ne parle pas des vrais sujets : l’inflation, la crise de l’énergie, etc. »
Le message est séduisant : il oppose l’accessoire à l’important, le bruit au réel, et il semble faire mouche. Qui ne voudrait pas être du côté de l’important ? De l’essentiel ? Et écarter par la même occasion le bruit ? La propagande ? Et la communication politique ?
Lire la suite « Culture et politique, politique et culture »Le futur est derrière nous – Pour une éthique du présent (2/2)
Revenons à notre problème éthique : le futur n’existant pas (encore) comment se comporter lorsqu’il s’agit de le prendre en compte ? Réponse de notre petite histoire liminaire : en agissant maintenant, le plus vite possible, seul moment qui existe un peu, le reste étant totalement hors de portée.
Rabbi Hillel disait d’ailleurs à ce sujet : « si ce n’est pas maintenant, quand ? » (Pirkei avot I, 14)
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Un ami m’a un jour posé l’énigme suivante :
Imaginez que vous êtes un Juif religieux en URSS au début du XXème siècle. Vous êtes arrêté par la Yevsektsiya, la police secrète qui s’occupe des Juifs, et vous êtes emprisonné. Vous avez néanmoins réussi à amadouer le responsable qui s’occupe de votre cas, et qui vous autorise à faire une prière dans l’année, une prière et une seule : celle de votre choix. Il vous donnera le livre de prière, le tallit, les teffilins si nécessaire, et il vous trouvera le minyan requis.
La question est la suivante : quelle prière choisissez-vous ?
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