J’avais demandé un jour à l’un de mes maîtres, un rabbin hassidique dont la sagesse n’a d’égal que l’humour, pourquoi les dirigeants étaient de plus en plus médiocre.
Il suffit d’observer les présidents de la cinquième république pour voir la forme que cela prend en France. Je doute fort que l’on regrette dans cinquante ans certains de nos derniers présidents de la même manière que l’on parle de De Gaulle. Un de mes amis, très en haut dans l’échelle de la fonction publique, m’avait un jour confié : il y a des ministres d’aujourd’hui, qui, il y a quarante ans, n’auraient même pas eu le niveau pour être sous-assistants de préfets.
Le rabbin avait fermé les yeux pendant un moment, comme en son habitude lorsqu’il se concentre, et puis il avait hoché la tête en souriant, tout aussi perplexe que moi. Il répondit finalement que c’était une question classique dans le judaïsme. D’un côté on parle de la chute des dirigeants, de l’autre de la montée des générations.
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