Journal d’un civil (120) Shabbat Yitro

Samedi 3 février.

Sortie de shabbat, 18h45

La journée s’est passée presque comme un shabbat habituel, si ce n’est que je ne suis pas sorti. Mon fils est le dernier de la liste à être tombé malade. Il est rentré jeudi soir de l’école en me disant qu’il était fatigué et qu’il voulait aller s’allonger. Ça ne lui ressemble pas. J’ai pris sa température et effectivement : 38,5°C. Hier, il n’avait plus de fièvre, mais il avait encore besoin de se reposer. Et aujourd’hui, il n’est pratiquement pas sorti non plus. Repos à la maison avant de reprendre la semaine.

Je suis resté avec lui pendant que sa mère et sa sœur étaient dehors. On a joué, on a lu des livres, et, maintenant que shabbat est terminé, il regarde quelques épisodes d’un dessin animé israélien avec une girafe, dont il a parlé toute la journée.

Je rallume le téléphone, l’ordinateur, et il est l’heure de se rebrancher dans le flux des informations, et de découvrir ce qu’il s’est passé ce dernier jour et demi.

Voici les informations qui me paraissent les plus pertinentes, prises dans l’ordre où je les découvre :

🔹Déclaration du premier ministre israélien lors de la réunion du cabinet de vendredi : « Il y a trois conditions [pour une prise d’otages] que nous ne pouvons pas accepter, nous ne pouvons pas permettre la fin de la guerre. Nous nous sommes engagés dans cette voie pour faire tomber le Hamas. Nous ne pouvons pas permettre la libération de milliers de terroristes – c’est un fait dont la signification est claire pour nous tous – et nous ne pouvons pas permettre à Tsahal de quitter la bande de Gaza. Notre force réside dans notre unité. J’espère que tout le monde ici restera, sinon cela nous fera du mal à tous. »

🔹On apprend par ailleurs quelques-unes des demandes du hamas. Tellement absurdes que j’imagine mal qu’eux-mêmes les prennent au sérieux.

🔹Blinken arrive au Moyen Orient dimanche, et commence sa tournée de cinq jours par l’Arabie Saoudite. Ce sera son cinquième voyage dans la région depuis le début de la guerre.

🔹Les Américains ont frappé des cibles en Irak et en Syrie, pendant une période de 30mn. « Le porte-parole du Conseil national de sécurité, John Kirby, a déclaré aux journalistes que des avions, dont des bombardiers B-1 lancés depuis les États-Unis, ont participé à l’opération, transportant plus de 125 munitions à guidage de précision. » (source : ToI)

🔹L’attaque américaine a commencé peu de temps après que les dépouilles des trois américains ne soient arrivées aux USA. Le président Biden et son épouse était présents à la cérémonie.

🔹L’attaque a ciblé 86 cibles liées aux Gardiens de la révolution iraniens ainsi qu’à leurs proxys en Syrie et en Irak. Elles comprennent : « des centres de commandement et de contrôle, des centres de renseignement, des dépôts de missiles, des roquettes et des véhicules sans pilote ont été attaqués. » (source : AAE) Un expert régional note : « En Israël, on peut certainement être satisfait des attaques américaines de ce soir en Syrie et en Irak. Les dépôts de munitions qui ont été attaqués représentaient également une menace pour Israël. On peut supposer qu’Israël a également apporté sa contribution en termes de renseignements sur les cibles d’attaque choisies par les États-Unis. »

🔹Le plus étrange concerne le modus operandi. La maison blanche déclare : « Nous avons prévenu les Irakiens à l’avance des attaques ». Commentaire de AAE : « Soyez assurés que l’information est passée du gouvernement irakien aux milices chiites. De plus, les responsables américains ont informé presque en temps réel du départ des bombardiers d’Angleterre pour leur mission… Ils ont donné suffisamment de temps pour évaluer et en effet des sources associées à l’axe chiite ont informé que presque tous les sites qui ont été attaqués avaient été évacués à l’avance. »

🔹Un article du Wall Street Journal annonce que les Jordaniens ont fait partie de l’attaque, ce qu’ils ont démenti quelques heures plus tard. « Nous n’avons pas participé aux attaques contre l’Irak. Nous respectons la souveraineté de l’Irak. Ce sont des rumeurs. »

🔹En revanche, il semblerait que l’Irak ait annoncé ne plus vendre de pétrole à la Jordanie.

🔹En réponse : « Le ministère iranien des Affaires étrangères condamne les frappes aériennes américaines menées cette nuit en Irak et en Syrie contre des cibles liées à Téhéran, les qualifiant de “violations de la souveraineté et de l’intégrité territoriale” des deux pays. » (ToI)

🔹L’Irak a, pour sa part, convoqué le chargé d’affaires américains en poste à Bagdad pour protester contre les frappes.

🔹La Russie a demandé une réunion d’urgence du conseil de sécurité à ce sujet. Son porte-parole à l’ONU déclare : « Nous venons de demander une séance urgente du Conseil de sécurité de l’ONU sur la menace pour la paix et la sécurité créée par les frappes américaines sur la Syrie et l’Irak. » La réunion est prévue lundi 5 février.

🔹Radek Sikorski, le ministre des affaires étrangères polonais déclare : « Les proxys de l’Iran ont joué avec le feu, maintenant il les brûle ».

🔹Un dirigeant occidental de premier plan fait une déclaration intéressante, tout un soutenant une politique qui génère le problème qu’il dénonce.

🔹Selon Reuters, les pourparlers concernant la « normalisation » avec Israël de l’Arabie Saoudite continuent. La question de l’établissement d’un état palestinien n’est pas sur la table : un simple engagement serait suffisant. Ils pourraient également signer une alliance militaire avec les Américains, et ce avant l’élection présidentielle de novembre prochain.

🔹La famine s’installe au Soudan. Selon l’agence Reuters, qui cite un rapport du World Food Programme « près de 18 millions de personnes au Soudan sont confrontées à une faim aiguë, et plus de cinq millions connaissent des situations d’urgence dans les zones les plus touchées par le conflit. »

🔹Il pourrait y avoir une zone tampon entre la bande de Gaza et Israël, qui réduirait la superficie de la zone de 50km² (actuellement 365).

🔹Selon un soutien du Fatah : le hamas voulait revenir aux frontières de 67, maintenant il serait content de revenir aux frontières du 7 octobre.