Bienvenue à Wokeville : Episode 4 – Les courses

En novembre 2018, je suis parti vivre dans le Massachusetts pour des raisons familiales. J’ai aménagé dans l’ouest de l’état, une zone un peu enclavée, bien loin de Boston et de la mégapole de la côté. J’ai vécu six mois dans une ville qui avait été un centre extrêmement important de la région jusque dans les années cinquante, et six mois dans une petite ville que je ne nommerai pas ici explicitement, et que j’appellerai Wokeville.

Pendant cette année-là, j’ai vécu dans un monde que je n’imaginais pas exister, une sorte d’univers parallèle totalement surréaliste, une des villes dans lequel le mouvement woke s’épanouit à l’état chimiquement pur. J’ai tenu six mois.

Wokeville ressemble à une carte postale. Y venir pour quelques jours, c’est se promener dans un joli coin de la nouvelle Angleterre. Pour peu qu’on séjourne à l’hôtel du centre ville, un bâtiment historique aux chambres luxueuses qui dispose d’un vieux restaurant avec une cheminée et un long comptoir en bois, on a l’impression de voyager dans l’Amérique d’avant la Première guerre mondiale, une Amérique qu’on voit dans les films et qu’Hollywood avait contribué à mythifier.

Mais c’est une carte postale dans laquelle vivre aujourd’hui devient très vite compliqué. On y trouve un condensé du vade-mecum de l’urbanisme moderne. Avec en premier lieu, une détestation de la voiture.

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Croissez et multipliez (édition 2023)

Helen De Cruz, philosophe et titulaire de la chaire d’humanités à l’université Saint Louis du Missouri, a tweeté récemment la réflexion suivante : « I think it’s fairly uncontroversial to say that, across times and cultures, people have considered having kids to be part of the good life. Not to fulfill one’s own utilitarian ends (though it sometimes plays a role too) but as something good that’s part of life. »

Ma première réaction a été d’être totalement d’accord. Je suis le produit de plusieurs cultures qui aiment les enfants, et je considère effectivement qu’avoir des enfants est un élément essentiel de la « vie bonne ».

Il me faut pourtant reconnaître que certaines tendances actuelles, tant sur le plan philosophique que sur le plan démographique, montrent que ça n’est peut-être pas si évident que ça.

Sur le plan philosophique : ces derniers mois, le débat français a exploré cette question en profondeur. On a vu ainsi émerger toute une tendance qui va contre le fait d’avoir des enfants. Pour des raisons variées, mais la conclusion servit à promouvoir la stérilisation comme moyen de contraception.

Sur le plan démographique, la tendance du monde occidental est claire. Il n’y a pas un pays occidental dont le taux de fécondité soit au-dessus de 2.3 enfants par femme.

La France, qui a longtemps été à la limite, est maintenant à 2,02, les USA sont à 1,84, l’Allemagne à 1,58, la Pologne à 1,40 et l’Espagne à 1,29. Le seul pays qui, en étant généralement classé dans la catégorie « occident » (catégorisation tout à fait contestable) est Israël, avec 2,54.

Et à ce titre, il est intéressant de voir ce que la pensée hébraïque a à dire à ce sujet. Mais avant cela, il nous faut d’abord nous tourner vers une question qui semble, à première vue, tout à fait différente.

Il y a un débat classique entre Rambam (Rabbi Moche ben Maimon) et Ramban (Rabbi Moche ben Nachman) pour savoir si aller vivre dans le pays d’Israël est un commandement ou pas.

Rambam ne considère pas que c’est un commandement et ne le compte pas dans le livre qu’il a consacré au sujet. Tandis que Ramban, quelques décennies plus tard, considère bien que c’est un commandement et le compte ainsi dans sa liste.

Certains utilisent la position du Rambam comme justification pour ne pas faire l’alya, mais il y a une autre manière de comprendre cette idée. Ce n’est pas que le Rambam pense que vivre dans le pays d’Israel n’est pas important. Mais il considère qu’il ne peut pas y avoir de commandement concernant un comportement naturel. De la même manière qu’il n’y a pas de commandement de respirer ou de manger, il n’y a pas de commandement d’aller habiter le pays. Pourquoi ? Parce que le peuple juif est un peuple, et que le mouvement naturel d’un peuple est d’aller vivre sur sa terre. Les Français n’ont pas besoin d’un commandement de vivre en France, les Japonais n’ont pas d’un commandement pour vivre au Japon, et les Juifs n’ont pas besoin d’un commandement pour vivre dans le pays d’Israël.

Doit-on déduire de là que le Ramban (Nahmanide) pense quant à lui qu’il n’est pas naturel pour des Juifs de vivre dans le pays de leurs ancêtres ? Bien sûr que non. Mais il sait que les circonstances historiques peuvent faire qu’il est très difficile pour des Juifs de réaliser cette aspiration. Après tout, il a lui-même fait ce voyage dans des circonstances digne d’une épopée. Le mouvement est peut-être naturel, et même désiré, mais ce n’est pas pour autant qu’il est facile à réaliser. D’où la nécessité d’avoir un commandement spécifique, un impératif moral qui lui soit dédié, afin que la volonté puisse s’affirmer.

Avec ce critère en tête, lisons maintenant le premier chapitre de la Genèse. La Torah commence par un panorama général du processus de la Création, qui s’arrête avec la création de l’être humain. Et immédiatement, le Créateur (l’être qui donne l’être) dit à sa créature (l’être qui reçoit l’être) : « prou ourvou », ce qui est généralement traduit en français par « croissez et multipliez-vous ».

Quel est le statut de cette phrase ? Une lecture rapide pourrait la considérer comme une déclaration générale. Le Créateur dote sa créature de la capacité de procréer, et désormais le devoir de maintenir la création incombe à la créature, et plus au Créateur. De cette simple idée, de nombreux ouvrages de philosophie pourraient être écrits.

Mais la tradition juive ne lit pas cette phrase comme une idée générale : elle le compte comme un commandement.

Ici nous devons ajouter une précision importante. La tradition juive est absolument claire sur le fait que la Torah contient 613 commandements (voir le traité Makkot 23b). 613, pas plus, pas moins. Le débat commence quand on veut savoir quels sont-ils. D’où le débat entre Rambam et Ramban, mais d’où ici le fait que si on compte ceci comme un commandement, alors quelque chose d’autre doit être considéré comme n’en étant pas un.

Nous disposons de plusieurs listes de ces 613 commandements, et voici comment chacune considère la notion de « croissez et multipliez » :

Le sefer hakhinoukh considère que c’est le premier commandement.
Le sefer hamizvot de Rasag : le trente-cinquième commandement positif (zayin 35).
Le sefer mitzvot gadol de Rabbi Moché ben Yaakov de Coucy, que c’est le commandement positif numéro quarante-neuf.
Le Rambam considère lui aussi que c’est un commandement. Dans sa nomenclature, c’est le commandement positif numéro deux cent douze.
Le Ramban, dans son commentaire du Rambam, ne semble pas voir de problème avec ce commandement particulier, ce qui présuppose qu’il le considère bien comme en étant un.

Ce qui veut dire que toutes ces sources considèrent qu’avoir des enfants est un commandement. Ce qui veut, dire, si on utilise le critère du Rambam, que la Torah considère qu’avoir des enfants n’est peut-être pas un comportement naturel.

Ce qui nous ramène à nos tendances démographiques actuelles. Les gens ont de moins en moins d’enfants. Au point que certaines nations n’ont pas assez d’enfants pour persister dans leur être à long terme. D’où la nécessité du commandement : c’est un impératif moral que d’avoir des enfants du point de vue biblique. Pourquoi ? Parce que le Créateur a un projet pour le monde, et que, sans les êtres humains, le projet ne peut advenir.

Ce thème est renforcé quelques chapitres plus tard, lorsque les deux premiers frères de l’humanité se rencontrent. Et dans un renversement fatal, cette première rencontre tourne au meurtre. Le verset dit : « les sangs crient ». Comment comprendre ce pluriel ? Rashi commente, en se basant sur le traité Sanhedrin (37a) « son sang et le sang de ses descendants », c’est à dire que c’est le cri des descendants d’Abel qui ne pourront pas naître. Il y a une tragédie de l’être qui ne peut advenir, d’une potentialité qui ne peut devenir actualité : et le seul écho de cette tragédie, c’est le cri qui monte du sang initial qui a été versé.

Heureusement pour nous, la Genèse continue, et explique comment le problème de la violence entre les frères parvient à être résolu. Le livre s’achève sur la réconciliation entre Joseph et ses frères : la paix fraternelle est possible, et c’est à ce moment-là que la famille va devenir un peuple, peuple dont le projet est de faire la démonstration de cette paix.

Mais tout commence avec le fait d’avoir des enfants pour peupler le monde, et en s’assurant qu’aucun potentiel a été laissé inaccompli.

La mystique juive (pour employer un terme approximatif) exprime cette idée de façon poétique. Elle parle d’un lieu dans les mondes d’en-haut qui s’appelle la « cage aux oiseaux », lieu qui contient toutes les âmes qui naîtront dans l’histoire du monde. Celles-ci sont comparées à des oiseaux, qui volent dans cet espace métaphysique en attendant de descendre dans notre monde.

D’une certaine manière, ne pas avoir d’enfant, c’est refuser aux oiseaux de sortir de la cage. Le texte pose également une autre question : que se passera-t-il lorsque tous les oiseaux seront descendus ? Mais ça, c’est déjà un autre sujet.


Notes 

Site personnel d’Helen De Cruz : https://helendecruz.net/index.html

Le seuil de renouvellement à 2,3 est une moyenne mondiale. On considère qu’il est de 2,1 pour les pays occidentaux.

Les chiffres donnés sont des estimations pour 2023, tirées du CIA World factbook :
https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/total-fertility-rate/country-comparison

On peut comparer leur évolution sur Gapminder :
https://www.gapminder.org/tools/#$model$markers$bubble$encoding$y$data$concept=children_per_woman_total_fertility&source=sg&space@=country&=time;;&scale$domain:null&zoomed:null&type:null;;&x$data$space@=country&=time;;&scale$domain:null&zoomed:null&type:null;;&frame$value=1845;;;;;&chart-type=bubbles&url=v1

Le phénomène n’est pas qu’occidental. Une vidéo qui détaille la tendance générale :
https://www.gapminder.org/answers/how-did-babies-per-woman-change-in-the-world/
https://www.gapminder.org/answers/how-did-babies-per-woman-change-in-different-regions/

Prou ourvou (croissez et multipliez) dans :
Le sefer hakhinoukh : https://www.sefaria.org/Sefer_HaChinukh.1?lang=bi
Le sefer mitzvot gadol : https://www.sefaria.org/Sefer_Mitzvot_Gadol%2C_Positive_Commandments.49.1?lang=bi
Le sefer hamitzvot (Rambam) :
https://www.sefaria.org/Sefer_HaMitzvot%2C_Positive_Commandments.212.1?lang=bi
Commentaire du Ramban sur le sefer hamitzvot : https://www.sefaria.org/Hasagot_HaRamban_on_Sefer_HaMitzvot?tab=contents

Image : free teaching material from www.gapminder.org

Chengyu hébraïque : une histoire de vaches

Il existe une expression en hébreu moderne pour décrire quelque chose qui se déroule progressivement, une expression un peu obscure au premier abord : para, para, “vache par vache”.

Pour comprendre le phénomène linguistique qu’elle dissimule, il nous faut faire un petit crochet par la Chine, où ce style d’idiome a un nom : le chengyu.

Le chengyu (成語) est une expression, composée le plus souvent de quatre caractères, qui a une valeur proverbiale mais dont le sens est totalement obscur à première vue.

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Ma vie de civil pendant l’opération aube naissante (2/2)

Suite de la première partie.

Samedi 6 août 2022
9 du mois de Av 5782

Je me réveille à cause d’un bruit étrange. Je jette un coup d’œil au réveil : il est deux heures du matin.

La première question qui me vient à l’esprit est de savoir si c’est une alerte aérienne ou pas. Il n’y a pas de sirène : ça n’en est pas une.

Le bruit vient de la chambre de mon fils. Il est en train de bouger dans son lit et de se réveiller.

Je me lève pour aller voir ce qu’il se passe. Aussitôt après, il vomit. Il n’a pas de fièvre, mais ça explique pourquoi il avait l’air aussi fatigué.

Je nettoie ses affaires, et je le recouche. Il se rendort aussitôt.

Le matin, on se réveille tôt, mais il n’y a eu aucune alerte.

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Ma vie de civil pendant l’opération aube naissante (1/2)

L’opération aube naissante s’est déroulée du 5 au 7 août 2022. De la même manière que nous n’étions pas tout à fait certains des raisons qui ont conduit le premier ministre de l’époque (Yair Lapid) et le ministre de la défense (Benny Gantz) à lancer cette opération, je laisse volontairement flou le contexte politique et sécuritaire pour me concentrer sur ce que nous avons vécu en tant que civils, à quelques dizaines de kilomètres de distance du lieu où elle s’est déroulée.

Vendredi 5 août 2022,
8 du mois de Av 5782, veille de shabbat hazon

Fin de semaine à Be’er Sheva. Le repas est en train de mijoter, mon fils joue avec une boite de costumes qu’il a trouvé dans le mamad, la pièce blindée où l’on se réfugie en cas d’attaques de roquettes. Ma femme termine ses emails avant de se déconnecter pour shabbat, qui entre vers dix-neuf heures quinze.

Maintenant que tout est prêt, que la table est dressée, que la vaisselle est faite et que tous les appareils électriques sont en mode shabbat, je me repose tranquillement sur le canapé. Je me promène sur Twitter, histoire de voir ce que font les copains.

Vers 17h30, je tombe sur un tweet un peu mystérieux : « comme on dit ici : les quatre saisons… L’automne, l’hiver, le printemps et la guerre ». Comme l’auteure du tweet est Israélienne, je lève un sourcil suspicieux. Quelle guerre ?

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Rectification des noms et sagesse populaire

La sagesse populaire est toujours plus sophistiquée que ce que l’on imagine. C’est une sagesse orale, qui passe au crible des siècles les meilleures idées et leurs formulations les plus heureuses. Ce qui reste est le plus intéressant, le plus pertinent, le plus utile. Interroger la sagesse populaire, c’est puiser dans un recueil invisible, jamais relié mais toujours relu, de ce qu’une culture donnée à de plus intéressant à sauvegarder et à transmettre.

Sans surprise, la sagesse populaire française a quelques paragraphes consacrés à la rectification des noms.

Promenons-nous quelques instants dans ses allées.

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Sept questions après la catastrophe

L’article de cette semaine porte sur la Shoah. Il s’intitule Sept questions après la catastrophe. Je l’ai écrit à l’occasion de Yom Hashoah vehaGuiborah, le jour de la catastrophe et de l’héroïsme, que nous nous avons commémoré hier en Israël.

Il est écrit, mais je ne le publierai pas ; en tous cas pas de suite. Quatre-vingt-un ans après la conférence de Wannsee, qui a mis en place ce que les nazis ont appelé la solution finale, je me demande si nous pouvons vraiment écrire quoi que ce soit sur l’événement et sur ses conséquences.

Peut-être le silence est-il encore de mise, peut-être le silence parle-t-il mieux.

A moins que ce ne soit la poésie, ce moment où la langue dit plus qu’elle-même et laisse entendre le silence entre le mots. Je laisse à cet effet ma traduction du poème d’Hannah Szenes, qu’elle écrivit en 1942, .

Promenade à Césarée

Mon Dieu, Mon Dieu,
Que ne cessent jamais
Le sable et la mer
Le crépitement de l’eau
L’éclair dans le ciel
La prière de l’Homme.

Que la mémoire de nos chers disparus soit une bénédiction.

Super Mario n’est pas le dernier Scorsese

Note : cet article ne contient pas de spoilers.

Le film Super Mario est sorti il y a à peine une semaine, et la critique est déjà tombée. Deux camps semblent se dessiner. D’un côté, les aficionados (on dirait, en employant un terme anglophone plutôt qu’hispanisant : les « gamers »), qui trouvent le film formidable. Le journal du Geek écrit par exemple : « n’importe qui sera sensible au charme nostalgique et à la bonne humeur de Super Mario Bros. le film. On ne pouvait rêver d’une meilleure adaptation. Chapeau !… Euh, casquette ? » 20 minutes a aussi beaucoup aimé et donne quatre étoiles : « La collaboration entre Nintendo et Illumination, studio créateur des Minions, est une réussite ». Quant à Florent Gorges, le meilleur spécialiste français de Nintendo, il donne un 90/100 au film.

De l’autre, les critiques établis, qui, du haut de leur chaire journalistique, dispensent des avis censés fixer le goût du public, sont relativement grognons. Pour eux les choses sont claires : « histoire molassonne […] et tarte » (Première), « l’imagination reste au point mort » (L’Obs), « film fatiguant » (Libération). Plus étonnant, Télérama va jusqu’à avoir de la nostalgie pour le premier film Mario, un nanar des années 90 dans lequel Dennis Hopper jouait un dinosaure : « On en vient à regretter le drôle de chaos du premier film, de 1993, qui propulsait les frères Mario dans une dystopie punk. Ce fut un échec public et critique. Trente ans après, Nintendo ne prend plus de risques et propose un film conventionnel. » (1)

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Temps existentiel et temps scientifique

C’est un cliché de la philosophie que de dire que le temps est un mystère. Saint Augustin avouait ne rien y comprendre malgré ses méditations, et, si l’on pensait depuis Einstein et la relativité générale qu’on commençait à mieux comprendre sa nature, on finit toujours par se rendrez compte qu’on bute sur quelque chose : «  Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne m’interroge, je le sais ; si je veux répondre à cette demande, je l’ignore. » (Les Confessions, XI, 14). Peut-être parce que c’est une de ces catégories à priori en dehors desquelles on ne peut penser. Le temps est une donnée tellement inséparable de notre condition qu’il nous est impossible d’imaginer à quoi ressemblerait un monde sans celui-ci.

Le mot temps est d’ailleurs trompeur : il recouvre des réalités assez différentes, qui reçoivent, en français, comme dans beaucoup de langues européennes, la même étiquette. Pour inverser le vers de Boileau : ce qui ne se conçoit pas clairement, s’énonce difficilement.

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Pluton n’est plus une planète (2/2)

Comprenant que le statut de Pluton était sur le point de flétrir, deux forces principales ont essayé de s’opposer à son changement de statut. D’une part Clyde W. Tombaugh, le scientifique qui avait découvert Pluton. L’octogénaire continuait à suivre les découvertes dans son domaine d’expertise, et, il avait compris que la découverte de la ceinture de Kuiper et des objets qui la composaient allait remettre en question la classification de Pluton. Il proposa qu’on la considère comme la neuvième planète, par définition et de façon définitive, en lieu et place de la mystérieuse planète X, qui elle n’existait pas. La nomenclature s’arrêterait là, et tout ce qui viendrait après pourrait avoir un autre nom. En d’autres termes, il proposait une définition extensive du mot planète, une liste close qui s’achèverait par l’astre qu’il avait découvert.

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