Il y a un grand principe qui semble régir l’édition contemporaine : les livres important ne sont pas disponibles. Ou alors ils épuisés, ou disponible chez un éditeur totalement confidentiel, ou à un tirage minuscule. En tous cas, le grande public y a difficilement accès.
Un cas éclatant : les mémoires du sixième Rabbi de Loubavitch, qui récapitulent en un texte tout Kafka, tout Hannah Arendt et tout Soljenitsyne, voire plus.
L’accusé qui ne sait pas de quoi, l’absurdité, la déshumanisation, le prisonnier dont l’identité est réduite à un numéro, la bureaucratisation du mal, la dilution de la responsabilité, le fonctionnaire qui dit « on m’a dit de faire ça », les vengeances mesquines, le sadisme gratuit, le mal réduit à un spectacle, la condition métaphysique de l’enfermement, la possibilité que l’enfer existe et que ce soit en réalité notre monde, la résistance, l’importance du langage et de l’éthique de la vérité, la lutte entre le bien et le mal : la liste pourrait continuer.
Ce texte anticipe les trois pour leur analyse des systèmes totalitaires et la déshumanisation qui en résulte, mais les dépasse, car il donne en même temps le vade mecum, la manière d’un résister d’y survivre, et in fine, de les abattre.
Dans ce modeste essai, qui ne peut être qu’un pâle reflet du texte original, nous allons nous attacher à examiner une seule dimension, directement liée à notre sujet de la rectification des noms : l’éthique de la vérité.
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