Je me suis remis à Twitter récemment. J’avais fait une grosse pause réseaux sociaux après le cycle électoral de 2016, parce que j’avais trouvé que le niveau d’hystérie atteint était un peu trop élevé.
Depuis que je twitte à nouveau, je me suis posé la question de l’éthique du langage. Je crois fermement à la liberté d’expression, c’est à dire au fait de marquer dans la loi (expression des règles générales de la collectivité) que tout le monde peut à peu près tout dire. Mais est-ce pour autant qu’à titre individuel il faille dire n’importe quoi, n’importe comment ?
Twitter est un environnement hautement émotionnel. Il est très difficile de ne pas se laisser happer par ce puits sans fond de polémiques, d’indignations et de provocations. Mais c’est aussi un excellent outil de communication dont je ne veux pas me priver.
Aussi j’ai essayé de me donner un plan de route en quelques points. Quelques principes que j’essaye de suivre afin de ne pas me faire happer par l’oiseau bleu.
1. Langage châtié et précis
C’est l’une des choses qui me frappe le plus depuis que j’habite à l’étranger. Le niveau de vulgarité semble monter en proportion inverse de la qualité de l’idée.
2. Pas d’attaque ad hominem
On est là pour parler de faits et d’idées, pas des personnes. Corollaire : se souvenir que même derrière les comptes anonymes, il y a (souvent) des êtres humains, qui ont la même dignité que nous tous.
3. Rien que je ne dirais en face de la personne dont je parle ou à qui je parle
Les réseaux sociaux ajoutent un niveau d’anonymat et de distanciation que l’on peut parfois prendre pour un bouclier. J’essaye d’être le même en ligne que je serais en direct.
4. Constructif
Est-ce que je suis avec la meute ou est-ce que j’essaye d’amener quelque chose de plus ?
5. « Qui est fort ? Celui qui se retient de faire une vanne. »
Proverbe yiddish. Avant de faire un commentaire amusant, je me repose la question numéro quatre. Si ça n’amène rien et que ça sert uniquement à me faire mousser, je ne poste pas.
6. Twitter de bonne foi
Partir du principe que l’interlocuteur est de bonne foi, ou au moins lui donner le bénéfice du doute. Essayer d’être également de bonne foi et de répondre à la question, plutôt que de se perdre dans des détails sans importance.
7. Twitter à partir de la tête et non des tripes
Autrement dit ne pas être dans la réaction émotionnelle pure, mais essayer de s’élever un peu et de chercher à comprendre.
Voilà les quelques principes qui me guident actuellement. Rien ne dit qu’ils n’évolueront pas au fil des mois et des situations. Peut-être que de nouvelles idées s’ajouteront et que d’autres s’affineront. En attendant, est-ce que j’arrive toujours à les suivre ? Probablement pas, mais ils sont suffisamment clairs pour que je m’interroge sur ce que je dis et sur ce que j’écris. Et c’est un bon début.
Image par Josh Borup sur Pixabay